Monday, 27 October 2025

Baltimore de David Simon - retour de lecture


Résumé :

Baltimore, fin du siècle dernier. Une des villes au taux de criminalité le plus élevé des États-Unis. Journaliste au Baltimore Sun, David Simon a suivi pendant un an, jour après jour, les inspecteurs de l’unité des homicides de la ville. Depuis le premier coup de fil annonçant un meurtre jusqu’au classement du dossier, David Simon était là, inlassablement, derrière l’épaule des enquêteurs, sur les scènes de crime, dans les salles d’interrogatoire, au service des urgences. Durant de longues heures, il a partagé jour et nuit leur quotidien dans les rues de la ville, aux marges de la société. Des tensions raciales aux circuits de la drogue, en passant par les décisions politiques, judiciaires et administratives, parfois aberrantes, David Simon passe en revue chacun des aspects du crime à Baltimore. Et c’est avec une empathie rare, un réalisme et un sens du détail exceptionnels qu’il nous offre ce portrait profondément humain d’une cité à la dérive.




Le contexte

Je l’ai vu passer pendant des semaines, partout… je dois avouer qu’il m’intéressait énormément… mais paradoxalement plus les influenceuses et leurs abonnés en parlaient, moins j’avais envie de lire dans la foulée…

Pourtant le sujet me plaît beaucoup depuis longtemps et mes amies aux USA ont, également, enfoncé le clou pour que je ne passe pas à côté…

Voilà qui est fait !


Mon avis :

David Simon est journaliste et aussi un scénariste de séries TV (oui, oui, un showrunner, si vous voulez !) dont la très connue « The Wire »… mais il est avant tout un journaliste… et l’a été pendant des années au Baltimore Sun. La routine l’a poussé à passer un an au plus près de la section des homicides de Baltimore et d’en tirer une chronique sociale et sociétale. 


En 1988, David Simon intègre donc la police de Baltimore et va suivre une vingtaine d’inspecteurs qu’il va suivre au plus près… scènes de crime, salles d’interrogatoire, morgue et dans leurs sorties hors travail… dans les bars donc !


Ne vous attendez pas à un roman ! Je vous le dis d’emblée, ce n’est PAS un roman, c’est étude sociologique, un rapport de stage détaillé où rien n’est épargné : ni les blagues autour d’un cadavre, les coups de sang, les coups de gueule, les coups tout courts, les amitié ou inimitiés, les enquêtes dégueulasses, le stress, les angoisses, la lassitude des troupes, l’impact sur leurs vies personnelles…


David Simon pointe aussi les affres du métier de policier des homicides qui travaillent pour la paix des morts sans reconnaissance, souvent sans avancement, ni félicitations… ne parlons même pas des rétributions ! 


Le fait est que l’auteur ne glorifie pas ces hommes ; il les décrit tels qu’ils sont… fatigués, quelque fois raciste, quelque fois alcooliques, harassés mais muent par une volonté de bien faire, de trouver pour les victimes et leurs familles.


Ce livre est une plongée dans les bas-fonds, dans l’âme noire de l’humanité, dans une ville ravagée par le crime et David Simon, par des envolées très à l’encontre de la politique libérale, en met une sacrée couche sur la justice américaine, les tensions raciales et les combats perdus d’avance depuis les inégalités, le racisme toujours vivace et les préjugés sur les nouveaux arrivants.


Baltimore est un livre où il faut avoir le moral car la chute est rude et on n’est pas forcément optimiste quand on referme le livre… 


Le monde est un bel endroit qui vaut la peine de se battre sur lui… disait le grand H… mais se battre contre des moulins à vent ne donne pas envie… et le monde n’est pas plus beau…




Friday, 24 October 2025

Zobain de Raymond Guérin - retour de lecture


`Résumé :

Zobain est marié, depuis quatre ans. Il aime sa femme, sa femme l’aime. Ils sont jeunes, pleins d’espérances, unis par un même goût pour la beauté, pour l’art, la littérature. Zobain est marié, depuis quatre ans, et la belle histoire dérape. Sa femme s’étiole, perd l’appétit, le médecin s’en mêle. Du repos, beaucoup de repos. On parle de maladie, de dépression, d’établissements spécialisés. Défilé de blouses blanches. Zobain est marié, depuis quatre ans, et sa femme est toujours vierge…




Le contexte

Quand j’étais adolescente, un de mes oncles me disait qu’il fallait lire ce livre, « une fois dans sa vie afin de ne pas louper sa vie littéraire » ! 

Après près de 35 ans d’attente, je me suis souvenue de cette phrase en lisant un vieux carnet de lecture… J’avais noté « tonton veut que tu lises ce livre » … j’avais découpé la couverture et l’avait collée dans le carnet…  J’ai retrouvé ce livre, je l’ai embarqué… et le voici enfin lu.

Aurais-je loupé ma vie littéraire s’il n’avait jamais été lu ? 


Mon avis :

Mon vieil oncle avait raison !!! Dès les premières lignes, j’ai été happée, subjuguée… 


Ce roman épistolaire est un constat… un constat sur un mariage, un divorce somme tout assez classique mais qui revient sur un malaise, un homme, une femme qui s’aiment mais qui le vivent mal, de façon sublimé ou stupide.


Au fil des lettres entre Zobain qui semble écrire à un ami imaginaire, on découvre leur histoire, leur amour, leur mariage, les accros, les blocages et les regrets qui rongent la jeune femme d’un côté et abasourdissent le jeune marié.


Il faut dire que Zobain n’a jamais consommé son mariage, principalement parce qu’il ne voulait pas brusquer sa jeune femme qu’il pensait, à tort, prude, gracile et fragile. 


De cette situation naît une soudaine affliction de son épouse qui va les séparer physiquement et moralement un peu plus.


Leur bonheur sans nuage ne se remettra jamais de cet état de fait car la consommation post-maladie va s’avérer abrupte et ne fera qu’empirer la situation précaire de ce couple de trentenaires. 


Dans une postface, on nous explique que l’histoire de Zobain n’est d’autre que celle de Raymond Guérin et sa première femme… leurs échanges (partiellement publiés) expriment le regret, l’amour, ce côté romanesque, cet idéal, cette sensibilité de Guérin… 


J’ai lu ce roman en apnée, le cœur stressé, avec un sentiment de gâchis mais au sein d’une histoire folle, désabusée.


Pour la petite histoire, Raymond Guérin va rencontrer une certaine Sonia Benjacob qu’il épousera et protégera lors de l’occupation nazie… lui qui sera interné dans un camp de prisonniers allemand (il faut lire Représailles à ce sujet !) …  


Quand le destin joue des tours et des détours ! 




Thursday, 23 October 2025

La Playlist du Jeudi... c'est les chutes du Niagara !


Bonjour,

Autant vous le dire tout de suite, il y a peu de groupes français de Rock qui ont grâce à mes yeux (oui, je suis très anglo-saxonne pour beaucoup de choses !)... la plupart ont disparu (tel les dinosaures)... parmi les quelques en question, il y avait ce groupe plus connu pour son tube estival pop que pour la profondeur de ses textes... ce qui, ma foi, est très dommage...

Il y a même une chanson qui fait partie des titres que je veux à mon enterrement... comme quoi...(il n'aura du Blur, rassurez-vous !).

Et vous, Niagara, ça vous parle aussi ?

 

xx

Lisa

Wednesday, 22 October 2025

TAG : Si j'avais une librairie ?

 


Bonjour,

Si j'avais une librairie ?

Ce TAG a été publiée par la bibliothèque Roz sur son blog et sur sa chaîne YouTube et il m'a paru évident que j'y réponde ...

Alors ma librairie vous plaît ?

xx

Lisa 

Monday, 20 October 2025

Le café de Camille de Daniel Crozes et Danielle Magne - retour de lecture


Résumé :

En 1889, à vingt-cinq ans, Adrien Soulages quitte sa rude terre de l'Aubrac et devient livreur de bains puis garçon charbonnier dans le Paris de la Belle Epoque. Dans un bal-musette de la rue de Lappe, où il retrouve l'atmosphère du pays, il s'éprend d'une jeune fille pleine de charme et d'allant, Camille.

Après s'être mariés au village, tous deux prennent en gérance une boutique de vins-bois-charbon à la Chaussée-d'Antin, qu'ils abandonnent à la fin du xixe siècle pour acheter un café-charbon près de la place Clichy. Ils y connaissent une première réussite après quinze ans de labeur. Ils sont toutefois séparés de leurs enfants, car ceux-ci sont élevés en Aveyron par une tante.

En 1919, ils réalisent enfin leur rêve, en achetant une belle affaire, boulevard Saint-Germain. Leur fils Aurélien fera du café de Camille un lieu à la mode à la fin des années trente...




Le contexte

Bientôt quand je dirais roman régional, vous crierez « Daniel Crozes ». Il faut dire que j’aime son écriture, ses histoires, son ancrage dans l’Aveyron… là, il écrit à quatre mains et un de ses personnages s’appelle Soulages… et connaissant mon admiration pour le grand Pierre… Comment aurais-je pu passer à côté de ce roman ? 


Mon avis :

Comme à son habitude, Daniel Crozes (ici en duo avec Danielle Magne) dresse des portraits d’aveyronnais dans la France de la fin du XIXe au début des années 30, sur deux générations.


Nous rencontrons Adrien Soulages, fils de Louis, fermier dans l’Aubrac qui va « monter » à Paris pour essayer de vivre, loin de ses sœurs et sa mère. 


Il va vivre de petits boulots jusqu’à ce que la Aveyron Connexion fonctionne et qu’il travaille comme porteur d’eau dans ce Paris où les bourgeois prennent des bains mais n’ont pas tous, encore, l’eau courante (qui tente à se démocratiser dans les hautes sphères et qui menace toute une filière). 


Adrien, à force de travail, et par connexion, va devenir livreur de charbon, avant sa rencontre avec une aveyronnaise, Camille. Elle est pétillante, ambitieuse, têtue, avec un caractère fait de sacrifices pour offrir un avenir à sa famille…


Mariés, parents, ils se lancent dans la tenue d’un bougnat (débiteur de boissons et charbon, la plupart du temps tenu par des auvergnats) et mettent en nourrice (chez la sœur, bientôt jalouse de Camille) leurs enfants, l’un après l’autre.


De 1884 aux années 20, les deux époux triment, encaissent les coups, les jalousies, les manques de leurs enfants, font des sacrifices financiers, personnels et amicaux pour réaliser leur rêve : être propriétaire de leur café, à Paris, dans les quartiers touristiques.


Daniel Crozes et Danielle Magne dresse de jolis portraits d’hommes et de femmes qui observent la France (Paris et l’Aveyron) qui évolue, se modernise mais pas à la même vitesse. Les mœurs, les habitudes, les avancées techniques, les expositions universelles, les lois, les peurs, la Grande Guerre, les joies et peines de la vie, tout est sobrement écrit mais toujours avec émotion.


A chaque génération, des parents d’Adrien, aux petits-enfants de ce dernier, Le Café de Camille nous fait traverser 80 ans de vie dans la France en pleine évolution à tous les points de vue.


Par une écriture toujours simple, belle, touchante et descriptive, les deux auteurs nous font connaître l’importance des provinciaux (notamment les Auvergnats et les Aveyronnais) pour le développement de Paris, au niveau de la restauration et des cafés/brasseries… 


Encore un beau roman régional et toujours un bonheur de lire Daniel Crozes !!



Saturday, 18 October 2025

Le dernier de peloton de Ludovic Purson - retour de lecture

 


Résumé :

1914.
Joseph Mansuy Purson, jeune paysan meusien, cuirassier de cavalerie, part pour la guerre comme tant d'autres, le cœur serré, le regard tourné vers ses proches, sa ferme, sa terre. Il ne rêve ni de gloire, ni de médaille. Juste de revenir.
Mais l'enfer des tranchées, la boue, le froid, la peur, l'absurdité des ordres et la fraternité des hommes changent à jamais ceux qui y survivent. Entre les feux croisés et le silence de l'après, Joseph avance, un pas après l'autre, porté par la mémoire des siens et la volonté de tenir.
Un siècle plus tard, son arrière-petit-fils découvre une boîte en fer oubliée au fond d'un placard. Un carnet militaire, une médaille, un chapelet, une photo... et une question qui le tenaille : 
Qui était vraiment Joseph ?



Le contexte

J’ai vu passer ce roman sur un des deux groupes de lecture sur Facebook dont je suis membre (je pense que c’est IlEstBienCeLivre mais je n’en suis pas sûre à 100 %).

Je pense que vous connaissez mon appétence pour la Première Guerre mondiale et notamment mon admiration pour les poilus (cf. Louis Geandreau et mon travail sur sa vie !) … alors j’ai été plus qu’intrigué par ce jeune meusien (terre meurtrie s’il en est !) en pleine tourmente… Et puis c’est un autoédité, comme moi, autant le mettre en lumière… Si, bien sûr, le livre le vaut bien !


Mon avis :


Ludovic Purson retrace à partir de souvenirs trouvés dans une boîte métallique de son arrière-grand-père Joseph Mansuy Purson. 


Ce jeune meusien est agriculteur, fermier et a repris la ferme à la mort de son père quand il était encore un jeune garçon. Sa mère Elina, ses soeurs sont son univers. Un univers de travail, de soins aux animaux (notamment son amour pour les chevaux), l’amour de la terre, le labeur sans se plaindre, sa vie monotone mais rythmée par les saisons, le temps, le devoir.


Pourtant Joseph Mansuy Purson est instruit ; il sait lire, écrire, compter mais son destin est scellé quand il devient le seul homme à la ferme.


Ludovic Purson divise son très court roman sur son aïeul par période… de son adolescence à ses premières classes jusqu’à son retour après la Grande Guerre. Au milieu, les dates marquantes de son unité, en tant que cuirassier. 


Il raconte le côté taiseux, l’endurance de ce jeune homme qui s’accroche à son cheval au milieu du chaos, de la peur, de la mort, des cris, des bombes et des ordres délirants des officiers souvent dépassés par les contre-ordres de l’état-major.


Tout au long de ces évènements, il dépeint un homme simple, qui fait son devoir de soldat, qui n’aspire qu’à revenir à la ferme, à vivre, à prendre soin de ses animaux, de sa mère, de ses soeurs et peut-être savoir qui est Blanche, cette jeune femme arrivée à la ferme pour éviter les lignes de front.


C’est un joli hommage d’un arrière-petit-fils à son « grandpapa » qui m’a rappelé le destin de mon Louis Geandreau… j’ai aimé aussi qu’il cite et explique la courte vie des 17 autres hommes de la commune qui ont perdu la vie dans cette boucherie.


L’écriture est simple, une mise en page claire, quelques petites corrections à faire mais cela est facile à lire et touchant par moments.


L’introduction, faussement écrite par Maurice Genevoix (expliquée dans une note de page par l’auteur), lance l’histoire même si j’ai souri jaune un bref instant. Je n’aime pas prêter des mots à des auteurs connus et reconnus notamment sur cette Grande Guerre mais je comprends la volonté de l’arrière-petit-fils… Peu de poilus ont pu se vanter d’avoir une vraie préface d’un auteur illustre (comme c’est le cas pour Louis Geandreau et la plume sublime et amicale d’Edmond Rostand).


Si vous aimez rendre hommage à un homme ordinaire qui a été honoré pour acte de courage, il est toujours utile de lire une vie… en l’occurrence, celle de Joseph Mansuy Purson.




Thursday, 16 October 2025

La Playlist du Jeudi..... Dans la tête d'Alex


Bonjour,

Cette question trotte dans ma tête depuis que j'ai entendu la voix de ce garçon sur MySpace à l'époque où son groupe tournait encore dans les Pubs de Sheffield et qu'ils n'avaient pas encore été signés (ou en passe de l'être). Les chansons postées ne l'étaient que par des fans qui avaient récupéré les CD gravés distribués à la fin des concerts... par le groupe lui-même : 

Comment a-t-il pu écrire de telles chansons d'amour déçues, brisées ou sensuelles à cet âge où il n'avait pas encore le droit de boire dans les Pubs !???

La première est un bijou d'amour regretté de quelqu'un qui est en maison de retraite... 

Je le clame haut et fort depuis la première moitié des années 2000... Alex Turner est un génie !

 

xx

Lisa



 

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